La mémoire vive, généralement appelée
RAM (Random Access Memory, traduisez mémoire
à accès aléatoire, ce qui signifie que l'on peut accèder
instantanément à n'importe quelle partie de la mémoire), est la
mémoire principale du système, cela indique qu'elle permet de
stocker de manière temporaire des données lors de l'exécution d'un
programme. En effet ce stockage est temporaire, contrairement à une
mémoire de masse comme le disque dur (mémoire avec laquelle les
novices la confondent généralement), car elle permet de stocker des
données tant qu'elle est alimentée électriquement, c'est-à-dire qu'à
chaque fois que l'ordinateur est éteint, toutes les données
présentes en mémoire sont irrémédiablement effacées.
La mémoire vive est constituée de centaines de milliers de petits
condensateurs emmagasinant des charges. Lorsqu'ils sont chargés,
l'état du condensateur est à 1, dans le cas contraire il est à 0, ce
qui signifie que chaque condensateur représente un bit de la
mémoire. Etant donné que les condensateurs se déchargent, il faut
constamment les recharger (le terme exact est rafraîchir) à
un intervalle de temps régulier appelé cycle de
rafraîchissement (d'une durée d'environ 15ms pour une mémoire
DRAM). Chaque condensateur est couplé à un transistor permettant de
"récupérer" l'état du condensateur. Ces transistors sont rangés sous
forme de tableau (matrice), c'est-à-dire que l'on accède à une "case
mémoire" par une ligne et une colonne. Or cet accès n'est pas
instantané et s'effecue pendant un délai appelé temps de
latence. Par conséquent l'accès à une donnée en mémoire dure un
temps égal au temps de cycle auquel il faut ajouter le temps de
latence.
Ainsi, pour une mémoire de type DRAM, le temps d'accès est de 60
nanosecondes (35ns de délai de cycle et 25ns de temps de latence).
Sur un ordinateur le temps de cycle correspond à l'inverse de la
fréquence de l'horloge, par exemple pour un ordinateur cadencé à
200Mhz, le temps de cycle est de 5ns (1/(200.106)).
Par conséquent un ordinateur ayant une fréquence élevée et
utilisant des mémoires dont le temps d'accès est beaucoup plus long
que le temps de cycle du processeur doit effectuer des cycles
d'attente (en anglais wait state) pour accèder à la
mémoire. Dans le cas d'un ordinateur cadencé à 200Mhz utilisant des
mémoires de types DRAM (dont le temps d'accès est de 60ns), il y a
11 cycles d'attente pour un cycle de transfert. Les performances de
l'ordinateur sont d'autant diminuées qu'il y a de cycles d'attentes,
il est donc conseillé d'utiliser des mémoires plus rapides.
Il existe de nombreux types de mémoires vives. Celles-ci se
présentent toutes sous la forme de barrettes de mémoire enfichables
sur la carte-mère.
La DRAM (Dynamic RAM, RAM dynamique) est le type de
mémoire le plus répandu au début du millénaire. Il s'agit d'une
mémoire dont les transistors sont rangés dans une matrice selon des
lignes et des colonnes. Les mémoires DRAM possèdent jusqu'à 256
millions de transistors (c'est-à-dire que chaque barette de DRAM
peut contenir jusquà 256Mo maximum). Ce sont des mémoires dont le
temps d'accès est de 60ns.
Pour accélérer les accès à la DRAM, il existe une technique,
appelée pagination consistant à accèder aux différentes
lignes d'une colonne en modifiant uniquement l'adresse de la ligne.
On parle alors de DRAM FPM (Fast Page Mode).
D'autre part, les accès mémoire se font généralement sur des
données rangées consécutivement en mémoire. Ainsi le mode d'accès en
rafale (burst mode) permet d'accèder aux trois données
consécutives à la première sans temps de latence supplémentaire.
Dans ce mode en rafales, le temps d'accès à la première donnée est
égale au temps de cycle auquel il faut ajouter le temps de latence,
et le temps d'accès aux trois autres données est uniquement égal aux
temps de cycle, on note donc sous la forme X-Y-Y-Y les quatre temps
d'accès, par exemple 5-3-3-3 pour un bus dont la fréquence est de
66Mhz.
La RAM EDO (Extended Data Out, soit Sortie des données
amélioré) est apparue en 1995. La technique utilisée avec ce
type de mémoire consiste à adresser la colonne suivante pendant la
lecture des données d'une colonne. Cela crée un chevauchement des
accès permettant de gagner du temps sur chaque cycle.
Ainsi, la RAM EDO, lorsqu'elle est utilisée en mode rafale permet
d'obtenir des cycles de la forme 5-2-2-2, soit un gain de 4 cycles
sur l'accès à 4 données.
La SDRAM (Synchronous DRAM, soit RAM synchrone) est un
type de RAM apparu en 1997 permettant une lecture des données
synchronisées avec le bus. Celle-ci permet d'obtenir un cycle en
mode rafale de la forme 5-1-1-1, c'est-à-dire un gain de 3 cycles
par rapport à la RAM EDO. De cette façon la SDRAM est capable de
fonctionner avec une cadence de 100Mhz, lui permettant d'obtenir des
temps d'accès d'environ 10ns.
La RDRAM (Rambus DRAM) est un type de mémoire permettant
de transférer les données sur un bus de 16 bits de largeur à une
cadence de 800Mhz. Comme la SDRAM, ce type de mémoire est
synchronisé avec l'horloge du bus pour améliorer les échanges de
données.
Il existe un type de mémoire permettant de stocker des données
nécessaires au démarrage de l'ordinateur, il s'agit de la
ROM (Read Only Memory, dont la traduction est
mémoire en lecture seule) appelée parfois mémoire non
volatile, car elle ne s'efface pas lors de la mise hors tension
du système. En effet, ces informations ne peuvent être stockées sur
le disque dur étant donné que les paramètres du disque (essentiels à
son initialisation) font partie de ces données vitales à l'amorçage.
La ROM contient les éléments essentiels au démarrage,
c'est-à-dire:
- Le BIOS: un
programme permettant de piloter les interfaces d'entrée-sortie
principales du système, d'où le nom de BIOS ROM donné
parfois à la puce de mémoire morte de la carte-mère
- Le chargeur d'amorce: un programme permettant de
charger le système d'exploitation en mémoire (vive) et de le
lancer. Celui-ci cherche généralement le système d'exploitation
sur le lecteur de disquette, puis sur le disque dur, ce qui permet
de pouvoir lancer le système d'exploitation à partir d'une disquette
système en cas de dysfonctionnement du système installé sur le
disque dur
- Le Setup CMOS, c'est l'écran disponible à l'allumage de
l'ordinateur permettant de modifier les paramètres du système
- Le Power-On Self Test (POST), programme exécuté
automatiquement à lamorçage du système permettant de faire un test
du système (c'est pour cela par exemple que vous voyez le système
"compter" la RAM au démarrage)
Etant donné que les ROM
sont beaucoup plus lentes que les mémoires de types RAM (une ROM a
un temps d'accès de l'ordre de 150ms tandis qu'une mémoire de type
SDRAM a un temps d'accès d'environ 10ms), les instructions contenues
dans la ROM sont parfois copiées en RAM au démarrage, on parle alors
de shadowing (en français cela pourrait se traduire par
ombrage, mais on parle généralement de mémoire
fantôme).
Les ROM ont petit à petit évoluées de mémoires mortes
figées à des mémoires programmables, puis reprogrammables.
Les premières ROM étaient fabriquées à l'aide d'un procédé
inscrivant directement les données binaires
dans une plaque de silicium grâce à un masque. Ce procédé est
maintenant obsolète.
Les PROM (Programmable Read Only Memory) ont été mises au
point à la fin des années 70 par la firme Texas Instruments.
Ces mémoires sont des puces constituées de milliers de fusibles
pouvant être "grillés" grâce à un appareil appelé programmateur de
ROM, envoyant un fort courant (12V) dans certains fusibles. Ainsi,
les fusibles grillées correspondent à des 0, les autres à des 1.
Les EPROM (Erasable Programmable Read Only Memory) sont
des PROM pouvant être effacées. Ces puces possèdent une vitre
permettant de laisser passer des rayons ultra-violets. Lorsque la
puce est en présence de rayons ultra-violets d'une certaine longueur
d'onde, les fusibles sont reconstitués, c'est-à-dire que tous les
bits de la mémoire sont à nouveau à 1. C'est pour cette raison que
l'on qualifie ce type de PROM d'effaçable.
Les EEPROM (Electrically Erasable read Only Memory) sont aussi
des PROM effaçables, mais contrairement aux EPROM, celles-ci peuvent
être effacées par un simple courant électrique, c'est-à-dire qu'elle
peuvent être effacées même lorsqu'elles sont en position dans
l'ordinateur. Ces mémoires sont aussi appelées mémoires flash (ou
ROM flash), et l'on qualifie de flashage
l'action consistant à reprogrammer une EEPROM.
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© Copyright 2001 Jean-François Pillou
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